À l’automne 1996, Philippe Ségéral, MCF à l’Université Paris 7, crée un groupe de travail qui réunit informellement, chaque semaine, des doctorants et des chercheurs intéressés, dans un premier temps, à la phonologie et à la morphologie du somali. L’informateur du groupe était Nur Bashir Cismaan Keenadiid, neveu de Yassiin Cismaan Keenadiid, auteur du Qaamuuska Af-Soomaliga, le premier dictionnaire du somali (Mogadishu, 1976).Le domaine linguistique étudié s’est ensuite progressivement élargi, au fil des années, à d’autres langues couchitiques (oromo, afar, rendille, bedja...). Entre la fin des années 90 et le début des années 2000, plusieurs mémoires et thèses de doctorat ont ainsi été dédiés aux langues couchitiques (Aïm 1999, Barillot 1997, 2002, Bendjaballah 1999, Godon 1998, Le Gac 1997, 2001, Rucart 2000). Entre 2005 et 2007, l’intérêt du groupe d’étude s’est concentré sur la morphophonologie verbale de l’afar, qui a notamment abouti à une thèse (Rucart 2006). L’informateur était Mohamed Kadamy, originaire du Mabla, région au Nord d’Obok, à Djibouti. Dans la période plus récente, les travaux du groupe portent principalement sur le somali (Lampitelli 2011) et notamment sur la variété parlée à Djibouti (deux missions sur le terrain en 2012). Ce choix se justifie par le fait que a) la situation politique en Somalie rend toute mission impossible sur le terrain et b) le somali de Djibouti, très proche du somali standard n’a été, à ce jour, ni décrit ni étudié de façon approfondie.